Depuis l’Avent 2021, la traduction française du Credo, dans la version du Symbole de Nicée Constantinople, a remplacé le terme « de même nature que », par « consubstantiel à » en parlant de la relation entre le Père et le Fils. Le temps pascal tout proche est le moment privilégié pour clarifier les fondements de notre foi en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
Dans le Missel qu’un adolescent recevait autrefois en cadeau de son parrain ou de sa marraine, le jour de sa Communion Solennelle (l’actuelle Fête de la Foi), on pouvait lire le Credo en latin, avec la traduction, à côté. En voici un extrait : « Credo in unum Deum, Patrem…et in unum Dominum Jesum Christum…genitum, non factum, consubstantialem Patri : Je crois en un seul Dieu, le Père…et en un seul Seigneur, Jésus- Christ, engendré, non pas créé, consubstantiel au Père…
Ce mot « consubstantiel », qui signifie « de même substance que », a été utilisé la première fois, en l’an 325, au Concile de Nicée, par les Evêques pour contrecarrer l’affirmation d’un prêtre , nommé Arius, qui prétendait que seul le Père était Dieu et que le Christ n’était que « la première des créatures ». En 1969, après le Concile Vatican II, on a considéré que le terme était trop savant et on l’a remplacé par l’expression « de même nature que », expression récitée dans le Je crois en Dieu de nos messes, jusqu’en novembre 2021. Et voici que pour l’entrée en Avent dernier, les théologiens ont remis dans nos Missels le terme consubstantiel.
La « substance » désigne d’abord ce qui est en soi et qui subsiste en permanence. Ainsi le caractère divin de Jésus est clairement affirmé. Dans un article de l’hebdomadaire le Pèlerin daté du 27 janvier 2022, le Père Assomptionniste, Sébastien Antoni, justifie cette rectification : « Dire que le Fils est « de même nature que le Père » ne caractérise pas suffisamment l’unité divine qu’ils partagent ». Quant au mot « nature » le Catéchisme de l’Eglise catholique précise : « Par l’Incarnation, le Fils de Dieu a assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut (CEC §461) ». Ainsi « Jésus-Christ possède deux natures, la divine et l’humaine, non confondues, mais unies dans l’unique Personne du Fils de Dieu (CEC §481)» Cet article du Credo affirme donc, sans équivoque, que Jésus est pleinement Dieu, comme son Père.