« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire…. Il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres. Il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’… Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire… ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » (Extrait de l’Évangile du Christ Roi A, Mt 25,31-46)
La page d’évangile du jugement dernier est une sorte de fresque grandiose où Matthieu nous dévoile l’identité véritable de Jésus. Le tableau que brosse Jésus nous renvoie à notre vie quotidienne : tableau concret et implacable.
Le jugement ! Un constat de partage ou de non-partage avec les pauvres. Et Jésus qui s’identifie à eux ! Voici que Dieu est fait présent par le partage.
Le partage ? Sacrement de sa présence !
Aimer ! C’est-à-dire « partager, visiter, accueillir, vêtir » : services concrets.
Au Jugement, nous tous, nous ne serons pas jugés sur nos bonnes intentions, sur nos bons sentiments, mais sur ce que nous aurons fait concrètement pour nos frères les plus pauvres, les plus dans le besoin. Il faut, de temps en temps, penser à cette fin. Toutes les choses d’ici-bas prendront des proportions nouvelles. Moi, j’y serai ce jour–là ! Je m’imagine dans cette grande foule qui attend son jugement. Et y seront aussi ceux que j’aime, tous ceux que je connais autour de moi, tous ceux dont j’ai la responsabilité. Nous serons là, T O U S…. juifs et non-juifs, chrétiens et non- chrétiens, croyants et incroyants, musulmans, hindous, animistes tous « devant Lui .
Lui, Il aura les signes et les attributs de la royauté. Ils ne sont ni le sceptre, la couronne ou le trône d’or, ni les palais somptueux, les cloches prestigieuses … Jésus est « roi » parce qu’il préside au partage universel, à la solidarité entre tous les hommes.
Seigneur, fais-nous comprendre le sérieux de notre vie. Alors, ce jour-là, ce sera un bilan final. Mais, c’est aujourd’hui que tout se joue. Alors, nous ne pourrons plus tricher devant Toi. Donne-nous, Seigneur, de bien profiter du temps qui nous reste, de bien remplir chaque jour qui nous reste d’ici là. Que jamais nous n’oubliions que chacun de nous va être jugé sur l’amour. Et sur un amour très simple : donner à boire, donner à manger, accueillir, vêtir, visiter, soigner. Nous serons jugés sur nos rapports avec les petits, les pauvres, les malades, les abandonnés… Jésus a versé tout son sang par amour pour que nous nous aimions !
Ecoutons comme un refrain inoubliable :
« Amen, amen, en vérité, en vérité, je vous le dis : tout ce que vous faites à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait. ».
Votre curé P. Didier Karon
Editer le fichier pdf de cette méditation